Par lassitude, je me suis laissé entraîner hier dans l'exposition d'une peintre amateur (alors que déjà tant de professionnels m'ennuient !).
La donzelle n'était pas dépourvue d'appas. Est-ce l'attrait de ses charmes naturels ? Je n'en ai trouvé aucun à sa peinture ; ce qui n'était pas le cas de sa petite cour, c'est bien l'essentiel !
Loin de moi l'idée de dissuader quiconque de s'adonner aux arts plastiques en amateur. Je suis le premier à y trouver beaucoup de plaisir, et je ne nie pas avoir été plus d'une fois agréablement surpris par les créations de vrais artistes dont ce n'était pas le métier. Où j'ai du mal, c'est quand l'amateur se la pète (mais j'en dirais autant du pro !).
Bref, l'apprentie peintre n'hésitait pas à s'étaler complaisamment sur la genèse et la technique de ses oeuvres et a fini par me gazouiller : "Ce serait gentil de me laisser votre impression sur mon livre d'or".
Ce qui a pu lui faire croire que je serais gentil ?... Je n'allais pas louer les beautés de son cul dans un registre ouvert à sa famille et à ses admirateurs délicats !
Je me suis torturé pour écrire : "C'est un travail bien prometteur ; la marge de progression est immense."
Comme je quittai le lieu, j'ai entendu un de ses fans énamourés marmonner : "Connard !"
...Perdez votre temps à être aimable !
L'artiste, ma petite, le vrai !
C'est Sisyphe.
J'ai retrouvé une interview d'Arman, datant de 2004, dans laquelle on lui demandait s'il y avait un artiste parmi ses enfants.
Sa réponse n'a rien d'original : "Dieu merci, non. La vie d'artiste est une malédiction. Tout le monde veut être artiste, mais combien y a-t-il d'élus ? 1 sur 200 000. Et aux premières places, 1 sur 1 million. Tous les autres sont frustrés ; ils ne sont pas exposés, personne ne s'intéresse à leurs travaux."
Finalement, j'ai été charitable de ne pas écrire dans son livre d'or :