Ne nous égarons pas dans les détails décoratifs : je suis un solitaire de bonne compagnie. Faut pas trop me courir sur le haricot, c'est tout !
De nouvelles oeuvres, une date de naissance précisée, plusieurs pistes à explorer...
Au 15 mars 2017, date de la première intervention de Bernard Neveu, j'avais déjà trouvé sur le Net deux huiles supplémentaires de Jeanne Daour, ce qui portait leur total à six : "Interior of a woman and cat" [indubitablement un autoportrait, dont j'ai présenté une reproduction dans Jeanne Daour (3)], et celle qui suit :
Ce petit format sur bois, extrait du catalogue "Paysages et élevage" (une exposition de prêts pour les retrouvailles d'Agincourt [ville parfaitement imaginaire de l'Iowa !], à l'automne 2015) est accompagné d'une appréciation tout en réserve, pour ne pas dire suspicieuse : Painted in 1933, it is also difficult to accept "Plage abandonnée" as the work of a nineteen-years old. Commentaire que Bernard Neveu juge dans un courriel du 22-04-2017 quelque peu méprisant mais intéressant car significatif de la qualité et de la précocité du talent de Jeanne. Ce qui est aussi mon sentiment... Précocité que confirme le Bénézit en mentionnant sa participation au Salon des Tuileries dès 1930 (à l'âge de 16 ans !).
Bernard Neveu voyage beaucoup à travers le monde tout au long de l'année, mes occupations m'ont, de mon côté, longuement éloigné de ces recherches. C'est seulement au début de cette année, après des échanges cordiaux (mais d'ordre personnel) dans le courant 2018, que je me suis attaché à les reprendre en essayant de répondre à une préoccupation de Bernard : quelle serait la meilleure solution pour honorer son engagement de "sauver" la centaine d'oeuvres que Jeanne Daour lui a confiées ?
Premiers résultats (provisoires, je l'espère) :
- Un "Paysage urbain", huile sur bois (ou carton ?) [16 x 13 inches], précisé Bucharest, 1937 et signé au dos.
- Une mine de plomb sur papier de 1932 issue d'une collection privée, ayant fait l'objet d'une vente aux enchères récente à Hillsborough (Caroline du Nord) :
- Surtout, une série de 11 dessins (10 modèles d'étude, 1 nature morte) jumeaux de ceux que nous avons le privilège de détenir, Bernard et moi, qui ont rejoint les collections du National Museum de Stockholm après un transfert de l'Institut Tessin.
N.B. : L'Institut Tessin n'est autre que l'Institut suédois installé à Paris dans l'Hôtel de Marle, dont on ne sera pas surpris qu'il ait montré de l'intérêt pour les oeuvres d'une ancienne élève de l'Académie scandinave [Vieira da Silva en restant certainement la plus universellement connue].
Une découverte doublée de celle du jour et du lieu de naissance de Jeanne :
Le 9 mai 1914, à Bucarest.

C'est fort peu de choses. Pas tout à fait rien.
Le monde est petit...
Sur ma suggestion de se tourner, entre autres, vers l'Institut Tessin pour assurer une postérité aux dessins de Jeanne, selon son souhait, Bernard me rapportait dans un courriel du 30 janvier dernier avoir rencontré il y a 25 ou 30 ans dans un petit village mexicain le directeur de l'Institut culturel suédois et son épouse (qui était très belle, me précisait-il en parfait esthète
) : "Nous avons passé de très bonnes soirées avec eux et avons beaucoup ri. Je leur évoquais mes années parisiennes dans une école du Marais, devenue le musée Picasso, qui était tout près de la rue Payenne." Voilà, concluait-il sur ce point, une occasion toute trouvée d'aller visiter ce bel hôtel particulier... Un développement à suivre, dès son temps venu.
Et depuis cette date ?
Bernard est parti pour le Panama visiter sa capitale et quelques îles du Pacifique, afin d'y remettre à jour des souvenirs et surtout pour fuir les rigueurs de l'hiver canadien. Je me suis proposé de me rapprocher, dans ce laps de temps, de la Fondation Camargo pour nous faciliter - si cela est possible - l'accès aux documents d'archives de Jerome Hill concernant Jeanne Daour [notamment le dossier de crise des années 1969-1972].
Mais c'est aussi (au-delà de cette mémoire d'archives interrompue par le décès de Jerome Hill) avec l'espoir de recueillir des informations relatives à la fin de vie de Jeanne, auprès d'éventuels nouveaux visiteurs, que j'ai ajouté ces quatre volets. Aurai-je cette chance ? C'est au nom de Jeanne et de son souvenir que je le souhaite.