Rimbaud aurait pu être daltonien...

14.08.2015 …

Par Géhèm

Eh oui ! Tu ne t'étais pas posé la question ?

Voyons donc :

Le Dormeur du Val.

C'est un trou de verdure où chante une rivière

Accrochant follement aux herbes des haillons

D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,

Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,

Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,

Dort : il est étendu dans l'herbe sous la nue,

Pâle dans son lit rouge où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme

Sourirait un enfant malade, il fait un somme :

Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;

Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine

Tranquille. Il a deux trous verts au côté droit.

Cela aurait-il altéré son génie ? Que nenni, au contraire !

Mais, ce qu'à Dieu ne plaise, il aurait pu être aussi alcoolique et sodomite.

Nous avons donc échappé au pire :

...

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme

Sourirait un enfant malade, il fait un somme :

Nature, berce-le chaudement : il est rond.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;

Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine

Tranquille. Il a deux trouvères dans le fion.

Oui, Dieu merci, ce n'est qu'une fiction :

Sodomie, alcool et revolver à six coups

http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20121113.OBS9219/sodomie-alcool-et-revolver-a-six-coups.html

Que la tentation du contrepet vous épargne et que la poésie soit en vous pour toujours !

¤ ADDENDUM

Je me demande si je ne suis pas un de ces gens bons qui s'ignorent.
Certain bipède de mes lointaines connaissances m'a avoué, hier en m'offrant un pot, ne pas être à l'aise dans le contrepet. C'était la moindre des politesses que de le décoincer.
Je peux pousser la générosité jusqu'à partager :

"Tranquille. Il a deux troufions dans le verre."

Il convient bien sûr de ne pas négliger la rime correspondante pour rester classique, ce qui n'est pas le plus difficile avec un Rimbaud daltonien (i rouge/u vert = u rouge/i vert) :

"Nature, berce-le chaudement : c'est l'i vert."

Voili voilou, ami internaute lointain, tu peux de ton côté m'offrir un vers quand tu veux.

Article associé :

Hommage à Rimbaud.

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mélanite

14/11/2021 21:13

C'est pas sérieux, Géhèm, un addendum pareil !!! C'est du délire de Potache et Carabin ! Ça frôle l'heure de colle, ça D-;)))))

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Géhèm

15/11/2021 10:08

Oh oui, maîtresse ! C'est plus fort que moi. Encore, à mon âge, je veux bien le recopier cent fois. ;o))

Emma

19/06/2016 16:48

réjouissant iconoclaste !!!!! je suis encore sous le choc d'avoir, grâce à ton lien, revisité le sympathique personnage que fut Verlaine, j'aimerais ne me souvenir que "Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant "

20/06/2016 10:00

Est-elle drôle, cette Emma ! "Pénétrant" !!... A côté, je me trouve bien innocent. :o)

almanito

30/04/2016 21:36

Très habile et drôle, bravo. Fallait oser, tu l'as fait.

01/05/2016 17:03

A en croire Audiard, on est toujours sur le fil d'être reconnu pour ce qu'on est quand on ose... Il n'empêche, je ne suis jamais le dernier pour faire le zouave, Alma. ;o)

26/08/2015 11:51

@ VERILHAC Trouvé dans mon administration mention d'un message envoyé sur mon adresse de contact. M'est-il parvenu sous forme de SPAM (auquel cas je l'ai mis à la corbeille sans en prendre connaissance) ? Si besoin, me renouveler le message dans les commentaires.

les Caphys

24/08/2015 17:40

ce poème là on le connaît par cœur. salut amical des Caphys

26/08/2015 11:42

Salut amis de la poésie et du frais cresson réunis, Rien sur la façon dont le cancrelat perçoit les couleurs ! Ma curiosité d'entomologiste s'en trouve forcément un peu douchée. ;o) Faites provision d'iode.

16/08/2015 09:09

Je me demande si je ne suis pas un de ces gens bons qui s'ignorent. Certain bipède de mes lointaines connaissances m'a avoué, hier en m'offrant un pot, ne pas être à l'aise dans le contrepet. C'était la moindre des politesses que de le décoincer. Je peux pousser la générosité jusqu'à partager : "Tranquille. Il a deux troufions dans le verre." Il convient bien sûr de ne pas négliger la rime correspondante pour rester classique, ce qui n'est pas le plus difficile avec un Rimbaud daltonien (i rouge/u vert = u rouge/i vert) : "Nature, berce-le chaudement : c'est l'i vert." Voili voilou, ami internaute lointain, tu peux de ton côté m'offrir un vers quand tu veux.

Rotpier

16/08/2015 14:09

Bonjour Géhèm ! Il était important de décoincer le contrepet ! Si on ne le fait pas, on reste ballonné et cela pèse ! On doit pouvoir faire quelque chose avec "Verlaine" et l'air vaine mais je n'arrive pas à le placer ! Bon dimanche après-midi ! Pierre

15/08/2015 10:59

Bonjour Géhèm ! Cette réécriture du dormeur du val : quel pastis ! Bien vu mon petit, tu feras ton trou dans la vie ! J’ai lu les biographies de Rimbaud et de Verlaine : c’était de drôle de citoyens ces deux-là ! L’un avait le rein beau et l’autre un penchant vers l’aine cela ne pouvait qu’aboutir à la sodomie ( voir emboutir ! ) Et pis c’est tout ! Bonne journée ! Rotpier, le poète ! http://rotpier.over-blog.com

15/08/2015 12:59

On fait à nouveau, depuis peu d'années, une excellente absinthe. A consommer avec modération, cela va de soi. ;o) J'ai mon trou derrière moi. Cela n'a pas donné grand chose : http://gehem.over-blog.fr/article-hommage-a-rimbaud-116056772.html et le lien qui l'accompagne (Au prince des poètes).

charlie

15/08/2015 09:10

si je te comprends la poésie est encombrée de poètes et ce dormeur du val aurait pu être un vrai trou du cul :-)

15/08/2015 12:50

C'est parfait, mon garçon : tu fais tes devoirs de vacances avec beaucoup de sérieux ! ;o)

durdan

14/08/2015 12:27

bien revu et corrigé qu'est-ce qu'elle bricole Nadjète en ce moment ?

15/08/2015 12:48

Je me suis laissé dire qu'elle passe ses vacances dans les Landes. Une histoire d'O ? Va savoir. ;o)