Ne nous égarons pas dans les détails décoratifs : je suis un solitaire de bonne compagnie. Faut pas trop me courir sur le haricot, c'est tout !
Par Géhèm
Avignon, 1953, j'avais une poignée d'années et Le petit monde de Don Camillo moins d'un an. L'année où Tante Rose m'offrit le plaisir de le voir : il est mon premier souvenir de cinéma.
Le lendemain, je découvrais le faste liturgique des offices célébrés dans la cathédrale des Doms qui jouxte le Palais des Papes. C'était le vendredi de la Semaine Sainte. Une débauche de dorures et d'encens, de soutanes, de surplis, de chasubles brodées. Quand je vis, dans le cortège qui remontait la nef, l'archevêque portant la longue croix voilée, je m'écriai gaiement : "Tante Rose, c'est le gugusse !".
Je vois toujours rosir la chère Tante Rose et, aujourd'hui encore, le rire des fidèles chatouille agréablement mes oreilles.
Cabot, va !
De cette époque morte où, pour la Fête-Dieu, on dessinait au sol des tapis de sciure vivement colorée que les enfants de choeur précédant l'ostensoir jonchaient de pétales de roses, j'ai gardé en grande part le goût qu'ont les enfants pour les couleurs primaires.
Comment peut-il se faire qu'on ne partage pas ce qui n'est qu'innocence ?
Ce fut pourtant le cas (dois-je le dire ? pour ma joie la plus vive) d'une malheureuse bigote que cette installation tout empreinte des émerveillements circonstanciels de l'enfance a fait s'enfuir les bras au ciel.
Ainsi, je me retourne vers l'immense foule de tous les damnés de la terre, puis vers la cohorte des saints médusés, et je me coiffe de mon auréole...
...Soudain, se faisant trop grande pour moi, elle me glisse jusqu'à l'ombilic ; alors (surtout ne pas perdre la face !), j'entame pour l'éternité une frénétique rotation du bassin.
Il n'est pas né celui qui me verra avec le hula hoop sacré tombé autour des pieds !
Musique, maestro !
PS :Un aperçu un peu plus lisible du "Séminaire de cadres..." ICI
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