Ne nous égarons pas dans les détails décoratifs : je suis un solitaire de bonne compagnie. Faut pas trop me courir sur le haricot, c'est tout !
Alphabet graphique imaginé par Bernard VINCENT pour servir de base à une interprétation picturale de textes connus ou inédits.
"Cet alphabet imaginaire prend son point de départ sur le signe cunéiforme représentant le son A.
A partir de ce signe, on peut imaginer la possibilité de représenter les 26 lettres de notre alphabet, avec les signes de ponctuation les plus courants et les chiffres.
Pour simplifier, en ne représentant chaque lettre que sous sa forme capitale, on peut faire l'impasse provisoire sur les accentuations, ainsi que sur certains signes peu usités en littérature."
(Je fais ici volontairement l'impasse de la ponctuation et des chiffres, lesquels ne seront pas utilisés dans la composition dont je vous proposerai de découvrir le sens, au final.)
"Bien entendu, comme tout caractère typographique, le BAPS peut prendre toutes les formes : romain, gras, italique, condensé, etc… Ainsi que tous les styles : géométrique, arrondi, cursif, fantaisie, etc…
La grande originalité de cette forme nouvelle, qui ne manquera pas de séduire de nombreux étudiants en arts plastiques ainsi que les amateurs éclairés qui peuplent les cours et les stages de dessin si actifs dans nos villes et nos villages, consiste à permettre de se reposer sur une base logique et signifiante dans la composition de n’importe quelle figure en deux dimensions et même en trois, pourquoi pas… après tout.
Ainsi lorsqu’on voudra, à l’instar de Prévert, faire le portrait d’un oiseau, on pourra bâtir son tableau sur le signe O
en lui appliquant toutes les variations possibles et désirées, dont l’une des principales sera sans doute la répartition de ce schéma de base en surfaces juxtaposées, de manière à utiliser le maximum de la surface disponible, ne faisant de doute pour personne, et encore moins pour nos jeunes artistes souvent peu fortunés, que les matériaux et fournitures pour les Arts graphiques sont habituellement hors de prix, entraînant par voie de conséquence une esthétique basée sur une économie de moyens pouvant aller jusqu’à la récupération de matériaux hétéroclites et vétustes, mais oui, nous en connaissons, ce qui, en minimalisant l’expression, risque, à terme, d’appauvrir considérablement le vivier à partir duquel se produira un jour l’éclosion de nos jeunes et nouveaux talents.
Cela dit, pour poursuivre notre exemple, rien n’étant meilleur qu’un bon croquis, nous pouvons répartir les surfaces de la manière suivante :
Il apparaît à ce moment-là que, quelle que soit la lettre utilisée (un O à gauche, à droite un R), un espace neutre (N) sera la référence nécessaire de reconnaissance du signe, de même qu’en arithmétique le zéro gouverne, par sa position relative aux autres chiffres, la valeur du nombre considéré.
Bien entendu, ces surfaces peuvent et même doivent prendre toutes formes et proportions désirées par l’artiste, au gré de son imagination, de son inspiration et de sa créativité.
Ces espaces ainsi délimités seront utilisés comme support d’une expression abstraite, figurative, narrative, symbolique, impressionniste, expressionniste ou quoi que ce soit d’autre, comme paupériste, simpliste, minimaliste, conceptuelle ou anti-conceptuelle dont nous donnerons un exemple tout à fait figuratif en revenant à notre oiseau, qui n’est là qu’à titre tout à fait anecdotique et sans aucune prétention magistrale, bien entendu, mais dans le seul but d’éclairer les jeunes esprits, d’éveiller les jeunes sensibilités esthétiques et de les amener à réfléchir sur la nécessité des structures dans l’expression artistique, quelle qu’elle soit, et même si ça les emmerde.
(portrait d'un oiseau)
L’autre pôle important de cette recherche, et non le moindre, est l’intérêt qu’il y a, en tout art, de ne pas dévoiler l’essentiel de sa démarche sans faire participer le spectateur d’une manière ou d’une autre à la recherche de la réalité du signifiant et de l’entraîner dans une sorte de quête du sens à travers le décryptage de signes a priori ésotériques, exactement comme l’épigraphiste déchiffre les caractères cunéiformes ou les hiéroglyphes pour donner sens aux signes et aux images qui lui parviennent de mondes enfouis, et qui sans lui, le déchiffreur, n’auraient à jamais plus de mémoire… (tata tan !…)"
Bernard VINCENT
Voilà, vous avez toutes les données en main pour vous essayer à déchiffrer la Monumentoile* présentée ci-dessous. Ceux qui s'arrachent les cheveux avec mes rébus devraient sans trop de mal sauver ceux qui leur restent mais ne manqueront peut-être pas de me dire si, comme moi, ils font partie des pessimistes gais.
ENIGMA (300x400)
[une des 3 Monumentoiles que Bernard compte, à ce jour, à son actif]
Les Monumentoiles*, une exposition itinérante, à l'initiative de la ville du Mans, qui réunit dans des espaces publics de plein air des toiles de 3x4 m sélectionnées sur catalogue par les villes d'accueil, à travers France et Europe.